Une pièce bouleversante sur la mémoire et l’amour
Oublie-moi est une œuvre théâtrale qui aborde avec une sensibilité rare la perte de mémoire et ses conséquences sur l’intimité. Adaptée d’une pièce écossaise acclamée (The Father de Florian Zeller en est parfois comparée pour son intensité émotionnelle), elle met en scène un couple confronté à une réalité cruelle : la maladie d’Alzheimer. Sur scène, l’amour résiste, chancelle, mais reste toujours présent, aussi fragile que la mémoire elle-même.
Une mise en scène minimaliste mais puissante
La force d’Oublie-moi réside aussi dans sa mise en scène épurée. Peu de décors, des lumières sobres, mais chaque geste, chaque silence, chaque regard porte une charge émotionnelle immense. Le spectateur est happé dans l’intimité du couple, témoin d’un quotidien qui se dérobe peu à peu. Cette sobriété scénique permet de se concentrer sur les émotions brutes et l’inéluctable glissement du personnage atteint.
Des interprètes profondément touchants
Les comédiens incarnent leurs rôles avec une sincérité désarmante. L’un joue la lente disparition de soi, l’autre, la douleur de rester lucide face à cette perte. oublie moi Le duo sur scène est d’une justesse incroyable : ni surjoué, ni théâtral dans l’excès. Leur complicité rend l’histoire encore plus poignante. On ressent leur amour, leur fatigue, leur peur… une performance tout simplement bouleversante.
Un texte d’une grande finesse émotionnelle
Le texte de la pièce frappe par sa simplicité et sa justesse. Il évite le pathos facile et privilégie la tendresse et la poésie. Les dialogues sont ciselés, chaque mot compte, chaque silence parle. Le rythme suit celui de la maladie : parfois lent, parfois brutal. Le spectateur vit cette descente avec les personnages, suspendu entre mémoire et oubli.
Un miroir tendre et cruel de la vie réelle
Oublie-moi touche autant parce qu’il reflète une réalité universelle. Qui n’a pas été témoin, de près ou de loin, de la perte d’un proche ? Le théâtre devient ici un miroir, douloureux mais nécessaire. La pièce ne cherche pas à apporter de réponses, mais invite à l’empathie, à l’écoute, et à la reconnaissance de l’autre tant qu’il est encore là.